A feu et à sang.

[Petit récit que j'ai voulu écrire parce que c'est un événement majeur, je suppose que j'écrirai une suite. Vous pouvez faire de même à la suite de mon post si vous voulez !]

Elle était à orr, poursuivit, dans le crépuscule pâle de la corruption Orrienne. Elle courrait le plus rapidement possible tentant de les fuir, certaine que c’était ainsi qu’elle y arriverait. Gardant espoir, l’espoir de survivre, de retrouver ce qu’elle désirait, de parvenir à ce qu’elle souhaitait. Elle priait les Six de l’aider. Soudain, elle s’arrêta au bord d’un gouffre.
Elle se retourna pour faire face aux revenants. Elle écarquilla les yeux, ils étaient tellement. Que faisaient donc les Six ? Ne l’entendaient-ils pas ? Qu’allait-elle faire maintenant ? Seule et perdue. Même la lumière du jour était en train de perdre du terrain face aux ténèbres. Tous ceux qu’elle aimait étaient morts, l’angoisse lui paralysait les muscles. Avait-elle échoué aussi facilement ? L’espoir réduit à néant elle tomba à genoux, cria sa douleur alors que les revenants se jetaient sur elle.

Alisteria se réveilla en sursaut. Le souffle court et en sueur, elle essayait de se calmer grâce à l’écho de la pluie résonnant sur les pierres froides du phare. Redressée, elle plongea ses mains dans ses cheveux et se répéta intérieurement que ce n’était encore qu’un stupide cauchemar.
La magicienne souffla doucement et inspira de nouveau, observant le dortoir. Tout le monde dormait encore, il devait être encore tôt.
Au bout d’un moment elle tendit l’oreille, un bruit étrange se rapprochait. C’était un vrombissement suivi d’un son aigu, comme quelque chose qui… volait.
La jeune femme sortit du dortoir, monta les escaliers pour arriver sur la plateforme du phare, face à l’île de la mouette. Elle n’en crut pas ses yeux. Une horde de zeppelins étherlames se dirigeaient vers l’arche du lion. Elle pivota sur elle-même, fixant l’un d’eux du regard. Ils atteignaient déjà la ville. Ce spectacle la cloua sur place une minute. Elle n’eut pas le temps de donner l’alerte de sa propre voix, déjà les alarmes retentissaient de part en part.
Scarlet attaquait l’arche du lion.



L’arche du lion, si prospère, n’était plus ce qu’elle était. Tout avait été réduit à feux, à sang, en cendre…
La Dernière Marche avait fait son possible pour aider les réfugiés à évacuer, mais la ville abritait tellement de monde.

Le poison, qui était surement une modification de la toxine faisait des ravages. Ils ne pouvaient rester trop longtemps dans les parages sans étouffer. La retraite était obligatoire. Ils étaient obligés de tourner le dos au reste des habitants, devant les abandonner à leur triste sort, au risque de périr eux aussi. Ils rebroussaient chemin à contre cœur.

Alisteria n’en pouvait plus. Elle était exténuée, physiquement comme moralement et n’arrivait pourtant pas à dormir. Elle ne pouvait qu’attendre avant de repartir à l’assaut. Elle faisait soigner ses blessures et ne pouvait s’empêcher de réfléchir ou repenser à tout ce qui s’était passé. Scarlet se fichait des vies présentes à l’arche. Elle se fichait aussi de les tuer, tout ce qu’elle voulait, c’était mettre en place ce bâtiment affreux, une foreuse d’après les soldats qui avaient réussi à aller jusque-là bas et à en revenir indemnes.
Pour arranger les choses, Julian avait disparu. Heureusement que Keilh était encore à ses côtés, où la jeune femme se serait sentie perdue. Ahès aussi était seine et sauve.


Le soir même il y eut une réunion où Alisteria dû se présenter comme la représentante de La Dernière Marche, à la place de son frère, lui rappelant qu’il avait disparu, et devant porter sur ses épaules un rôle dont elle ne se jugeait pas capable.

Et pourtant lors de cette réunion elle comprit qu’elle devait le faire. Aussi tout ce que lui avait déjà dit Keilh à ce propos lui revint en tête, elle faisait partie d’une classe sociale qui devait prendre des responsabilités et proposer des plans. Et puis s’il était arrivé quelque chose à Julian ? C’était à elle qu’allait incomber cette tâche. L’heure n’était pas à la plainte, un événement majeur venait de se produire, il fallait bien se prendre en main, pour éviter que les vivants ne périssent, que les morts ne soient pas vengés.

Le découragement envahissait Alisteria. Elle avait beau se répéter que l’arche du lion n’était finalement qu’une infime partie de la Tyrie, les agissements de Scarlet sur cette petite portion du monde était ravageur et effroyable. L’arche du Lion était aussi un symbole, elle n’était pas tombée, même après le réveil d’un dragon. Scarlet et sa folie s’en était emparer si facilement. Elle pouvait recommencer cela n’importe où. Elle avait déjà menacé la Reine Jennah, elle pouvait aller voir le promontoire et recommencer sans problème. Le promontoire, qui était la dernière capitale humaine. Qu’adviendrait-il de la race humaine si elle s’en emparait ?
Et puis il y avait cette rumeur. Scarlet se servait du Percegarde (cette foreuse géante) pour réussir à atteindre une ligne d’énergie. Les lignes d’énergies parcouraient le monde, et elles étaient plus ou moins puissantes. Elle avait choisi l’arche pour la puissance de la ligne qui la traversait.
D’après quelqu’un, cette puissance est telle qu’elle n’est contrôlable par personne, et surtout, qu’elle pourrait réveiller un dragon ancestral.
Scarlet avait déjà disséminé plusieurs sondes dans le but de repérer ces lignes d’énergie. Cela avait même réveillé ces guivres géantes et nuisibles avant qu’elle ne passe à l’attaque.

Cette théorie sur un dragon ancestral mettait mal à l’aise la magicienne. Cela mettait en avant ses propres hypothèses sur le fait qu’il y aurait six dragons. Elle attendait impatiemment la fin de la guerre pour pouvoir continuer ses recherches et trouver des preuves sur ces deux théories. Evidemment, elle espérait plutôt trouver des indices qui mettraient tout en déroute, prouvant que c’était faux, qu’il n’y avait pas tant de dragon.
Pour se faire elle avait recontacté son ingénieur en techno-magie. Elle lui avait dit qu’il fallait absolument tester le prototype et tout mettre en œuvre au plus vite une fois que la guerre serait terminée, si elle se terminait un jour.
S’il y avait effectivement plus de dragons qu’on ne le pensait, alors il fallait se mettre au travail au plus tôt.
Une fois cette fougère folle vaincue, elle recontactera Stinar Milnorde.

Autre chose tracassait la mage, toute l’attention était portée sur l’arche du lion. Elle avait envoyé une missive à sa mère, plusieurs même, pour être sûre qu’elle parviendrait à leur destination. Sa réponse avait été inquiétante.

« Ma chère fille,
Je suis heureuse d’apprendre que toi et ton frère êtes encore en vie. Je vous en supplie faites attention à vous. J’espère que tout cela ne durera pas plus longtemps.
Ici au promontoire, ce n’est pas la joie non plus. Les agressions sont de plus en plus nombreuses. A peine le murmure de la jeune fille fut reconstruit qu’il y eut un meurtre. Certains Séraphin sont partis aux champs de Gendarran pour aider, les effectifs sont réduits, les malfrats en profitent.
Si cette guerre continue, même les lieux que Scarlet n'a pas totalement détruit seront emparer par sa folie.

Les Six vous protègent.

Votre mère. »

Quand Alisteria avait reçu cette réponse, la colère l’avait envahi. Le promontoire était de plus en plus décadent. Que faisait l'Ordre ? Justice doit être faites !

Depuis les réunions de la dernière fois, Alisteria avait participé à plusieurs guérillas, missions, batailles. C’était toujours aussi infernal. Elle trouvait que c’était plus dur que batailles dans lesquelles elle s’était battue au Dôme Svanir ou contre les centaures. La chaleur, les toxines, la cendre. Le crie des ennemis et des alliés. Ce devait aussi être à cause du nombre stable d’ennemis qui combattaient.
L’un des Barentorn avait trouvé la mort lors d’une mission de reconnaissance dont Keilh et sa « protégée » faisait partis. C’était un ami proche de Tiffany, avec qui la magicienne avait déjà discuté. La compassion l’avaient envahi et plusieurs fois les deux avaient voulu lui parler, la rassurer.
Cependant elle fut appelée pour de nouveau affronter l’arche et créer un avant-poste à Fort Marrin. Alisteria s’en voulait de ne pas avoir réussi à lui parler. Tiffany était une jeune femme forte, mais ce tragique évènement contrastait avec son habituelle bonne humeur et joyeuseté. Elle aurait bien voulu la soutenir, comprenant elle-même ce que cela faisait de perdre quelqu’un de si proche à cause de la guerre.
On avait beau répéter à la jeune noble qu’il fallait s’y faire, la guerre faisait des morts, elle ne pouvait s’empêcher d’exprimer sa tristesse quand la mort d’un proche se produisait.

La dernière missions en date que la Dernière marche avait effectué avait été particulièrement périlleuse. Même si l’objectif avait été atteint, les membres de l’escarmouche avaient failli être tués.
Ils avaient traversés la ville entière pour aller dans l’ancien quartier marchand louche dans le but de le faire exploser et priver les étherlames de ce lieu intéressant. Cependant le chemin avait été semé d’embuches. Ils avaient accumulés de nombreuses blessures, leur vie était en danger.

Ils décidèrent de faire une halte à la tour de fort Marrin pour ne pas y laisser leur vie…. Cela n’avait pas été approuvé par l’avant-poste.  En effet la tour était petite, et silencieuse. Les ennemis pourraient repérer l’agitation récente et venir attaquer.
Là-bas Alisteria appris que Tiffany avait aussi perdu son amant pendant cette guerre. En plus de son ami proche, son moral devait être à zéro mais elle continuait à se battre. La mage n’avait rien pu dire, blessée, se faisant soigner par la guérisseuse, complétement changée. Son regard était vide, son énergie et sa joie habituelle avait complétement disparut. Alisteria l’avait vu regarder Julian qui été blessé aussi. Elle tenait à lui, et elle avait peur qu’elle finisse comme ces chers compagnons.
On rapatria tout le monde dans la grotte où les Barentorn s’était établit. Un homme qu’elle avait sauvé d’une mort ou d’une paralysie par poison la porta jusque-là bas.

Au début Alisteria avait vu que les soldats ne s’entendaient pas très bien entre eux ou alors étaient un peu égoïste. Soit elle s’était trompée, soit, ils avaient changé. Dans tous les cas c’était tant mieux, c’était un plaisir de se battre à leur côté.
Les plus joyeux plaisantaient, cela ravivait l’ambiance, les détendaient un peu.

Julian ne semblait à priori pas affecté plus que d’habitude par cette guerre de l’extérieur. Il nous guidait pareillement, avec son calme et ses habitudes. Alisteria sentait néanmoins qu’il se sentait mal. Que ce soit par son opinion sur ce qui se passait ou bien à cause de sa malédiction. Elle le sentait plus renfermé sur lui-même.

Keilh aussi avait été beaucoup blessé pendant ces derniers jours. Plusieurs fois, elle et lui avaient parlé des cas critiques possibles. Il avait l’air de vouloir la protéger de sa vie, et elle n’avait pas le droit de faire de même pour lui. Avant, c’était presque impossible pour elle de lui parler sans se mettre en colère ou être de mauvaise humeur. Aujourd’hui elle tenait à lui, elle ne voulait pas qu’il lui arrive quelque chose non plus. Comme elle l’avait déjà dit, s’il mourrait par sa faute, elle s’en voudrait toute sa vie. Ils reviendraient à deux ou bien ils ne reviendraient pas.