Quelques années plus tôt ....

An 1315 :

Keilh se baissa pour esquiver le poing qui fonçait sur son visage, et en profita pour coller un coup de pied dans la jambe de son agresseur. Ce dernier laissa échapper un juron de douleur mais le jeune garçon n'eut pas le temps de s'en réjouir car une autre attaque, mené par une personne différente, vint le frapper dans les côtes. Déstabilisé il s'écroula à terre.

L'hiver touchait à sa fin, et il serait bientôt temps de reprendre le travail. Mais en attendant les jeunes s'ennuyaient et, comme tous jeunes s'ennuyant, commettaient des erreurs. Keilh ne savait plus vraiment qui avait commencé de toute façon dans ce genre de bagarre on ne se souvenait jamais de qui avait commençait ce n'était pas l'important. L'important c'était qui allait gagner. Ce genre de conflit il y en avait souvent en hiver mais ils devenaient de plus en plus rudes. Ils étaient un moyen d'oublier les menaces et d'affronter des adversaires à sa taille, mais plus il y avait à oublier et plus on frappait fort.

Le jeune homme fut content d'avoir enlevé sa chemise avant de se battre lorsqu'il s'aplatit dans la boue. Roulant pour esquiver un coup qui venait sur droite il se releva tant bien que mal ensuite. En général il se sortait bien de ce type de conflit, mais les autres l'avaient compris et c'était presque une alliance contre lui qu'il devait maintenant affronter. Devant les visages inamicaux qui le scrutaient ainsi que le nombre de bleu qu'il portait déjà, le bagarreur choisi l'option qui lui semblait la plus avisée, la fuite.

Il attrapa sa chemise, posée sur un poteau, et commença à courir aussi vite que ses jambes le lui permettaient. Il glissait dans la boue, battait des bras, se rattrapait de justesse, reprenait sa course. Autour de lui la pluie avait redoublé d'intensité, elle lavait son corps et ses quelques blessures, mais l'aveuglait complètement. Une chance pour lui elle aveuglait aussi ses poursuivants. Avisant une clôture il quitta la route principale pour continuer sa course dans les champs. Le jeune homme ne savait pas exactement par ou il allait, mais il entendait toujours les autres derrières lui. Il avait l'impression que son cœur allait exploser dans sa poitrine, mais essayait de ne pas s'en préoccuper.

Au bout d'une course, qui lui sembla durer des années, il arriva devant les murs du Promontoire Divin. Il n'avait pas prévu d'entrer dans la ville aujourd'hui mais cela serait parfait pour se débarrasser des autres. S'engouffrant par une porte, en entendant les soldats ricaner de son sort, il commença à courir dans la ville, tournant au hasard des rues et priant pour ne pas tomber dans un cul de sac, lLe bruit de ses pieds sur les pavés couvert par le ruissellement de la pluie.

Puis, comme elle était venue, la pluie se calma et disparu. Avec son départ Keilh put se rendre compte qu'il n'était plus poursuivi. Il essora sa chemise puis l'enfila sur ses épaules. Puis il leva les yeux vers les habitations qui l'entouraient et essaya de trouver un point de repère. Il lui fallu seulement quelques secondes pour s'apercevoir qu'il était complètement perdu.

Alisteria poussa un long soupire derrière la fenêtre ruisselante d’eau. Elle avait gonflé les joues le plus possible dans l’unique but de faire beaucoup de bruit. Toute l’après-midi il avait plu, plu et encore plu. Elle avait essayé de passer le temps dans l’immense maison, mais seule, il n’y avait rien à faire. Ses deux frères n’étaient pas là, et elle préférait passer son temps dehors. Enfermée elle ne savait que faire. Elle avait essayé de faire une sieste sur son lit douillé histoire de passé le temps, mais le sommeil n’eut pas raison d’elle. Pourtant elle y avait mis du siens à se tourner et à se retourner, cherchant la position idéale.
Enervée elle avait sauté de son lit et était venue regarder les trombes d’eau en boudant. S’il ne pleuvait pas averse elle serait en train de s’amuser avec Jeik.

Au bout de cinq longues minutes, elle partit de sa chambre pour entrer dans celle de Julian. Elle se dirigea directement sur son armoire et prit de vieux vêtements qu’elle enfila. Ils étaient presque à sa taille. Ce n’était qu’une simple chemise blanche et un pantalon noir. Elle revint dans sa chambre pour enfiler une paire de botte et une cape. Elle mit la capuche et sortie par le fond du couloir. Une petite porte menant dehors utilisé par les domestiques lorsque les repas se passaient à l’extérieur. Comme il pleuvait, personne ne pouvait la voir partir.

Une fois dans le jardin, elle se dit qu’un peu plus de vêtements sur le dos auraient été les bienvenus. Elle se frotta les bras en regardant la condensation donner forme à son souffle et partie vers les quartiers. Elle n’avait rien à faire non plus car tous ses amis devaient aussi être cloqués chez eux. La jeune fille décida d’aller plus loin, dans la basse ville, se rapprochant de l’entrée de la capitale. La pluie ne la gênait pas avec sa cape. Elle sautait agilement de dalle en dalle en évitant les grosses flaques d’eau. Cela la réchauffait un peu.
Puis la pluie s’arrêta de tomber, elle vérifia en tendant sa main paume vers le haut avant de retirer doucement sa capuche et de l’ajuster.

Ensuite elle arriva dans une cour, où un autre adolescent regardait autour de lui. Elle regarda ses vêtements, elle reconnue là un paysan. Elle s’arrêta de sauter partout et s’approcha en marchant de lui.

« Tu t’es perdu… ? Qu’est-ce que tu fais là ? »

Elle vit aussi qu’il était plein de boue. Il ne savait pas tenir debout ?

« Hum… Je peux t’aider à retrouver ton chemin. De toute façon je m’ennuie, je n’ai rien d’autre à faire… »

Keilh adressa un léger sourire à la jeune fille qui venait de lui parler. Il était ravi qu'on lui propose de l'aide.

"Euh....ouais je suis perdu."

Son interlocutrice été étrangement vêtu. Elle portait des vêtements qui ne lui allait pas du tout mais, pourtant, ceux ci semblaient être de bonne qualité. Le jeune paysan n'était même pas sur d'avoir un tissu aussi beau pour son costume de fête. Elle ne devait pas être beaucoup plus ou moins âgé que lui, mais elle semblait bien plus à l'aise.

"Je courrais...puis j'ai arrêté...et j'étais perdu."

A vrai dire il avait un peu honte, surtout devant une femme, d'expliquer qu'il c'était enfui après s'être fait battre. D'ailleurs il espérait qu'il n'avait pas trop de blessure sur le visage. La pluie et le froid l'empêchaient de correctement les sentir.

"Si tu connais la direction pour retourner vers la vallée de la reine, ou le centre ville, ca serait sympa."

Il sembla réfléchir quelques secondes puis rajouta, un peu plus méfiant.

"Par contre si tu es de mèche avec des voleurs pour me dépouiller je n'ai aucun bien sur moi. De plus mes parents sont très pauvres.... et je suis un mauvais esclave...enfin je crois...j'ai jamais essayé en fait..."

Le jeune homme, légèrement vêtu devait avoir froid, et en plus il était très gêné et inquiet aussi. L’angoisse pouvait être entendue dans ses propos.
« Je courrais, puis j’ai arrêté,… j’étais perdu. »
Les mots résonnèrent dans la tête d’Alisteria. Oui c’était bien un paysan. Et en plus, soit il ne savait pas mentir soit il était débile comme un manche à balais.
Il avait l’air content de recevoir de l’aide jusqu’à ce qu’il réfléchisse après avoir parlé. Il semblait si sûr de lui ! La jeune noble éclata de rire.

« - Moi ?! Une voleuse ?! Haha ! Désolée de te décevoir ! Et puis les esclaves c’est pour les gens sans cœur. Et euh… Sans me vanter j’en ai un ! J’ai bien vu que tu n’avais rien sur toi aussi… Tu es presque aussi nu qu’un vers. Je te rappelle qu’on est en saison froide. Même si tu es très pauvre tu aurais pu prendre un bout de fourrure au moins ! »

Elle le dépassa et se retourna.

« Suis-moi ! Que je te montre le chemin avant que tu ne finisses complétement givré, déjà que dans la tête ça va pas bien… C’est de l’humour ne t’inquiète pas ! »

Elle repartie d’un bon pas vers l’entrée d’où était surement venu le jeune homme. Et tourna à gauche.

"Tu n'es jamais venu ici pour t'être perdu si facilement ? Ce n'est pourtant pas un labyrinthe ! Un conseil : Si tu es perdu il faut plutôt que tu ailles jusqu'aux dernier rempart. La ville est ronde alors suffit de tourner jusqu'à trouver la sortie. Bon tu as une chance sur deux de faire un immense tour pour rien. Mais je pense que tu n'oserais pas demander ton chemin aux gens..."

Alisteria parlait beaucoup, c'était dans le but de mettre le paysan à l'aise. Parfois cela fonctionnait... Parfois pas...

[HRP : T'aura peut être le temps de répondre pendant une pause *sifflote* Ben quoi ? Pour une fois que je ne suis pas pessimiste !]

Keilh aurait bien aimé pouvoir prendre un peu de fourrure, mais il n'y en avait pas beaucoup chez lui et il n'avait pas vraiment prévu de se retrouver là. Ceci dit il fut rassuré que la jeune fille ne se présente pas comme une voleuse, bien que cela n'exclue pas la possibilité qu'elle en soit une.

"Je ne suis pas si pauvre que ça, moi au moins je n'ai pas besoin de porter des vêtements qui ne sont pas à ma taille !"

C'était plus ou moins vrai vu la façon dont il flottait dans sa chemise, cependant il avait l'air moins dépourvue que son nouveau guide.

"...je pourrais demander mon chemin aux gens s'il y en avait. Mais avec cette pluie ils ont tous l'air d'avoir disparu. Si j'étais capable de retrouver la muraille je ne serais pas perdu, seulement ici c'est remplit de cul de sac et de tournants étranges."

Même s'il ne doutait pas vraiment de la sincérité de son guide, le paysan commençait à douter de ses compétences pour lui indiquer le chemin. Il espérait aussi que les autres ne le cherchaient plus, sans quoi il allait passer encore un moment à courir.

"Tu parles beaucoup pour une gamine, mais tu ne marches pas beaucoup pour un guide."

La jeune fille se regarda, elle se fichait bien de la taille de ses vêtements qui n’étaient pas les siens d’ailleurs. Comme ça si elle se salissait ce n’était pas grave. Cela passerai presque inaperçu pour les domestiques. Et puis le garçon qu'elle avait en face d’elle pouvait parler…
En tout cas, il avait repris de l’assurance. La première fois il n’était pas débile mais juste angoissé. Cela la rassurait.
Et puis il l’appela gamine, alors qu’elle n’était pas beaucoup plus petite ou même plus grande que lui.

« - Evite de douter de moi, je sais ce que je fais ! Je suis née ici, tu ne trouveras pas meilleur guide que moi. Les autres passants t’auraient juste vaguement indiqué une direction. Alors que moi je t’accompagne. Mais si tu veux je peux les imiter et vaquer à mes… occupations.
Et puis qui me dit que ce n’est pas toi le voleur ? Tu as vu dans quel était tu es, on croirait que tu t’es roulé dans la boue pour te camoufler. Peut-être ton odeur ? Pour éviter les chiens qui gardent l’une de ces belles maisons ? »

Ils bifurquèrent dans une ruelle puis se retrouvèrent enfin dans la grande voie principale. Où les artisans et les marchands exposés leurs biens. Comme la pluie s’était arrêtée le monde revenait dans les rues petit à petit.

« Haw… Imagine que l’on te voit tout boueux avec moi ? Je risque de m’attirer des ennuis ou des embarras ! »

Alisteria remit sa capuche pour cacher son visage et regarda quelques passants. Il se pourrait bien que des amis à elle ou à sa famille soient dans les parages. Ils rapporteraient les faits à ses parents… C’était à éviter. Et si Jeik la voyait ce serait pire encore !
Ils continuaient de marcher dans cette voie principale à la recherche de la porte principale.

Au fur et à mesure que son guide critiquait sa tenue vestimentaire Keilh s'empourprait. Il fini par laisser échapper un grognement et quelques phrases de mécontentement.

"Je ne me suis pas roulé dans la boue, on m'a roulé dans la boue ! En plus tu devrais savoir que la boue n'arrête en rien l'odorat des chiens. Les voleurs utilisent du poivre pour ça....tes parents ne t'ont jamais raconté d'histoire de brigand !"

Au fur et à mesure les gens revenait, la cille reprenait de son allure et le jeune garçon se sentait rassuré. Il risquait moins de se faire attaquer par ici et il lui semblait même qu'il reconnaissait quelques lieux. C'était d'ailleurs une bonne nouvelle puisque visiblement sa compagne avait décidé qu'il lui faisait honte.

Il la regarda se cacher sous une capuche bien trop grande pour elle, et laissa échapper un soupire.

"C'est n'importe quoi ! Tu es habillé comme un sac et tu te plein que l'on puisse te voir avec moi ! Je ne suis peut être que un paysan mais jusqu'à maintenant toi tu n'es qu'une gosse des quartiers pas fichu de se montrer aimable !"

Laissant sa colère retomber, il fini par hausser les épaules. Tout cela n'avait pas vraiment d'importance désormais. Il passa une main dans ses cheveux trempés avant de reprendre sur un ton plus calme.

"Enfin rassure toi, tu as finis ton œuvre de charité je suis sur que je peux rentrer tout seul maintenant. J'espère que tu t'es bien amusé, désolé si je ne t'ai pas assez diverti de ton ennuis, merci."

Il tourna ensuite les talons et commença à se diriger vers ce qui lui semblait être la muraille, après il n'aurait plus qu'a la suivre.

« Je n’en sais rien moi ! Ma mère me raconte des histoires plus épiques que celles des brigands. Et puis tu es aussi aimable que moi.
Et tu crois vraiment que j’allais me balader avec mes vêtements de petite noble alors qu’il pleuvait ? Après je me serais fait disputer. Là ils ne sauront pas que je suis sortie.
Et bon d’accord… Je me serais aussi cachée même si tu n’étais pas là. »

Elle avait répondu du tac au tac à ses paroles, paysan ou pas elle ne se laisserait pas faire.
En tout cas elle l'avait vu rougir, et cela avait été amusant à voir.
Elle soupira, en croisant les bras et en soupirant. Mais ensuite le garçon parti pour continuer son chemin seul.

« Hey attends ! Je t’accompagne, il ne faudrait pas que ces vilains qui t’ont trainé dans la boue te charrient encore ! S’il te voit avec une fille leur comportement changera peut être. Et s’ils attaquent quand même… Je sais me défendre ! Et te défendre aussi par la même !
Faut pas te laisser faire avec ce genre de gars. Et au départ ne pas les provoquer, tu as quoi dans la tête ? »

Elle continuait de le suivre, tout en le sermonnant gentiment. Peut-être était-ce une excuse pour sortir plus longtemps de la ville. Seule elle n’allait jamais loin. C’était trop long et ennuyant.

Rho allez ! Fais pas la tête ! Je suis sure qu’on peut s’entendre bien pour le peu de temps qu’on passera ensemble ! Regarde ! »

Elle souleva un peu sa capuche pour lui faire son plus beau des sourires forcés. Bien que forcé, il était tout de même charmant.

Keilh adressa un regard abattu à son interlocutrice. Il n'arrivait pas à savoir si le pire c'était qu'elle l'accompagne ou qu'il se retrouve seul. Néanmoins le sourire de la jeune fille lui en arracha un et il tapota le haut de sa capuche d'un air sympathique.

"Tu as bien une tête de noble il faut le reconnaitre, du coup ce n'est pas forcément une très bonne idée que tu tentes de te battre avec eux. S'ils te font du mal ils vont avoir des ennuis bien plus graves que ce qu'ils méritent."

Quitte à être toujours accompagné, il préféra s'en remettre à sa guide pour le chemin.

"La sortie c'est par ou à partir d'ici ?"

En attendant la réponse il rajouta, histoire de ne pas passer pour un inutile.

"Je ne les ai pas provoqué on jouait juste...d'une manière un peu violente. Tu as sans doute des jeux plus raffinés chez toi mais pas nous. Seulement je dois être un peu trop doué pour eux, alors ils ont monté une alliance contre moi....ce sont des choses qui arrivent."

Scrutant la foule, il remarqua l'un de ses camarades de "jeu". Ce dernier semblait chercher quelque chose. D'un coup de coude discret il attira l'attention de la noble et lui montra l'individu.

"Lui par exemple il pourrait être entrain de me chercher."

Alisteria fut heureuse que le jeune homme lui sourit en retour. C’est comme s’ils venaient de « faire la paix. »

« - Soient ils n’oseront pas me faire de mal, soit ils n’y arriveront pas de toute façon… »

Elle montra du doigt une direction.

« La sortie est par là. Il suffit de continuer sur cette voie, à notre gauche apparaîtront les portes de la ville. On ne peut pas les manquer.
Ah ce genre de jeu… Nous on préfère régler ça de manière moins brutale. Mais on a nos propres jeux oui. En ce moment ce sont les duels au bout de bois. J’ai remporté plus de victoire qu’il n’en faut ! Et mon rival n’a qu’à bien se tenir. Mais il est plus noble que tes amis à toi. Si on fait l’hypothèse qu’ils le soient. Ce sont vraiment des lâches ! Où est leur sens de l’honneur ?! Pfiou. »

Elle continua son chemin en regardant les marchandises disponibles. Demain elle ferait peut être le marché s’il faisait beau. Les artisans vendaient de belles choses à tout prix.
Soudain, son compagnon le donna un coup de coude.

« Hé arrête.
- Lui par exemple, il pourrait être en train de me chercher. »
Il montra du doigt un autre garçon et la jeune fille se tut en le regardant de haut en bas. Elle lui prit son bras et tourna dans la ruelle de gauche la plus proche.

« - Un petit détour pour éviter que tu aies des ennuis ! En fait c’est juste des ruelles parallèles ici. Dans quelques intersections on reprendra la voie principale.
Mais dis-moi, c’est vraiment un jeu ? On dirait vraiment que ce garçon te traque pour te tuer. A ta place j’éviterai d’avoir des « amis » comme ça par la suite… La trahison arrive si vite ! »

Elle marchait un peu plus vite au cas où il y aurait d’autre camarade joyeux de son compagnon dans les parages. Elle avait pas peur d'eux mais essayer d'éviter les ennuis.

Et voilà qu'il allait à nouveau être perdu. Keilh espéra qu'un jour il aurait une chance rentrer chez lui, il commençait à être fatigué et son corps lui faisait mal de partout, en plus du froid. Enfin au moins la compagnie n'était pas trop mauvaise.

"Des bouts de bois hein...on utilisait ca aussi quand on été plus jeune. Mais quand on grandit on frappe plus fort...ca devient plus dangereux je suppose."

Suivant son guide au pas de course, il parlait d'une voix essouflée.

"Mais ne t'inquiète pas ca reste un jeu. Au pire je repartirai chez moi avec un œil noir et une dent en moins. Puis on ne choisit pas ses amis, ils vivent dans le même village que moi, travail dans les même champ...de toute façon je ne vois pas comment on pourrait se trahir."

Il laissa échapper un petit rire en essayant de trouver une situation qui vaudrait une trahison.

"On ne vit pas de grande épopéé nous, on se contente de cultiver et de se faire attaquer. On a pas d'autre camp que celui de notre survie."

Alors qu'ils tournaient à nouveau il se retrouva nez à nez avec un autre de ses camarades de jeu. Ce dernier voulu réagir mais il fut trop lent et Keilh lui décrocha un uppercut. Son camarade recula légèrement à moitié sonnée. Hélas sa bouche pâteuse ne l'empêcha pas d'alerter les autres joueurs. Keilh laissa échapper un soupire.

"Et bien il ne nous reste qu'a courir encore je crois."

Il avait raison. Leur vies n’avaient rien à voir ou presque. Ils n’étaient pas fait pour la même chose. Alisteria deviendrait soit une lady soit une soldat. Ce jeune homme fera comme tous paysans ou paysannes, travaillera la terre, plantera etc. D’ailleurs les femmes là bas n’avaient pas le choix elle ne pouvait que travailler de cette manière.
La jeune fille s’imagina en paysanne. Elle s’ennuierait beaucoup. Et il n’y avait pas de fête ni de soirée. Elle aurait probablement était maigre, aurait faim, froid, serait épuisée. La noble secoua la tête. Elle préférait ne pas imaginer cette vie là. Elle plaignait souvent ces gens, et ne faisait pas de différence sociale. Sinon elle aurait envoyé paître son compagnon. Même si elle évitait qu’on puisse la voir ainsi. Les « mauvaises » rumeurs pourraient mettre à mal sa famille entière.
Les classes les plus basses devaient survivre tous les jours. Pendant que les nobles faisaient la fête. Néanmoins ils avaient besoin de cet argent pour s’approvisionner en armes et équipements, pour se préparer à la guerre. Chacun devait bien avoir sa place dans la société, chacun avait un rôle à accomplir. L’épique pouvait ouvrir ses bras à Alisteria.

Ils faillirent percuter quelqu’un ce qui coupa le cours de ses pensées. Son compagnon lui colla un poing dans le menton à la verticale sans prévenir. Celui-ci fit un pas en arrière et prévenu d’autres personnes. Le « paysan » parti en courant le plus loin possible de lui, Alisteria sur les talons. Elle était essoufflée avec la course.

« - Tiens tu vois je te l’avais dit ! Ce sont des jeux violents pour notre âge. Tu t’en fiches de te chopper un œil au beurre noir… ? »

La jeune fille s’arrêta deux secondes et ramassa une branche au sol.

« Pas assez solide ! »

Elle le jeta en arrière en profitant de le faire sur leurs poursuivants. Elle ne manqua pas sa cible, mais cela ne les ralentit en rien. Elle continua et se risqua de prendre une autre branche.

« C’est bon ! Quoi ça ne me sert à rien ?! Bien sur que si, je ne peux me permettre d’avoir un quelconque bleu ! Sinon je serais privé de sortie jusqu’à ce que je sois adulte ! »

Elle ne savait pas s’ils connaissaient bien les lieux mais elle en profita pour rattraper son compagnon et s’aventurer dans une autre ruelle. Celle-ci faisait un zigzag. Juste avant le dernier tournant il y avait une petite fontaine. Elle s’y arrêta en se cachant au mur et attendit que les autres arrivent. Et au bon moment elle plaça le bâton dans les pieds de leurs poursuivants. Le premier trébucha, le deuxième voulut éviter son compagnon mais rata son coup, le troisième fit un tout droit dans la fontaine. Alisteria ne vit pas les autres car elle alla rattraper son compagnon.

« Ils seront un peu ralentie ! Enfin je crois…
Non pas par là c’est un cul de sac ! »

Keilh changea de direction en réponse au avertissement de la noble. Il réussit à ne pas perdre de vitesse et se retrouva à courir côte à côte avec elle. Il lui adressa un léger sourire.

"Bien joué pour avec ton bâton, mais évite de recommencer si tu ne veux pas avoir de bleu. Enfin de toute façon tu es bientôt une adulte maintenant !"

Reconnaissant un peu mieux l'endroit ou ils étaient, il les fit retourner dans l'artère principale de la ville. Elle commençait à être vraiment bondée mais ca serait un avantage pour échapper à leurs poursuivants.

"Je devrais pouvoir regagner la Vallée maintenant si tu ne veux pas être blessée plus tu peux rentrer chez toi. La foule devrait te permettre de disparaitre rapidement, puis de toute façon ils ne sont pas après toi."

Esquivant les passants, il essayait de ne pas s'attirer plus d'ennuis qu'il n'en avait déjà, le jeune homme progressait vers la grande porte espérant que son guide s'en sortait aussi bien.

Keilh commençait a être vraiment fatigué et il avait l'impression d'avoir poussé son corps bien au delà des limites du raisonnables. Cependant pour lui tout cela ne restait qu'un jeu. Il risquait bien moins sa vie en se faisant poursuivre par ses voisins que part une bande de centaure ou de bandit.

« - Merci ! Mais je ne te laisserai pas tomber, c’est hors de question ! Et puis… C’est presque amusant. C’est comme ça tous les jours chez toi, l’hiver ? Au moins à courir vous n’avez pas froid… »

Elle regarda son ami. Il était fatigué de courir de cette façon. C’est à ce moment précis qu’Alisteria remarqua qu’elle avait très chaud malgré le temps, et que ses muscles tendus criaient au secours. Le garçon avait raison, ce n’était pas après elle qu’ils en avaient, si tant est qu’ils ne lui en voulaient pas pour la farce… Lui il était reconnaissable, elles, ils n’avaient pas vu son visage. Et ils devraient chercher une petite silhouette à capuche noire. Cela ne pourrait correspondre à la description du paysan s’il avait la cape sur ses épaules. Et puis les capes noires en hiver étaient très prisées par la population. De plus la voie principale commençait à être bondée comme d’habitude.
La jeune noble délia sa cape et la tendit à son compagnon qui était entrain de ralentir, tout comme elle. Elle remonta le col de sa chemise pour ne pas attraper froid à la gorge. Ses cheveux châtain volaient quand même au vent et c’était agréable.

« Tiens ! Faisons un nouveau tour de passe-passe. – Elle se retourna un instant pour voir s’ils étaient juste derrière. Ce ne fut pas le cas, avec la masse de monde. – Ils ne peuvent pas nous voir échanger, vite ! »

Ils arrivèrent à une intersection et sur la gauche se trouvaient effectivement les portes de la capitale. C’était une longue ligne droite mais Alisteria arrêta le garçon une fois qu’il mit la cape sur ses épaules. Elle fléchit les genoux en posant ses mains dessus, essoufflée, elle reprenait son souffle. Elle se mit à sourire et à soupirer en rigolant presque et regarda derrière elle si leurs poursuivants faisaient encore partie de la course.

Emmitouflé dans la cape Keilh baissa les yeux et espéra passer inaperçu. Son guide avait eut une idée des plus ingénieuse et il n'y avait plus qu'à prier. Il entendit des bruits de course se rapprocher...puis s'éloigner vers l'extérieur. L'un des gamins cria même.

"Rah il a réussi a s'enfuir, il est trop chanceux !"

Le soulagement se dessina alors sur le visage du paysan, qui se baissa au niveau de la petite noble. Il lui adressa un léger sourire, toujours aussi franc.

"C'était vraiment une bonne idée....je n'y aurais jamais pensé. Maintenant qu'ils pensent que je suis rentré ils devraient arrêter le jeu."

Sortant de la cape il la repassa rapidement autour des épaules de la gamine. Elle avait l'air d'avoir un peu froid, c'était plutôt compréhensible si elle n'avait pas l'habitude. Il espérait ne pas avoir trop salit le tissu, après tout lui aussi pouvait avoir de sacré ennuis à fréquenter une noble.

Il se releva ensuite et passa une main dans ses cheveux ébouriffés. Il reprenait tranquillement sa respiration mais il faudrait un moment avant que son corps ne soit entièrement remit.

"On ne fait pas ça tous les jours non. De temps en temps pour penser à autres chose je dirais. On ne choisit pas vraiment la date le temps passe, les relations se tendent, on se demande si on sera encore en vie demain, et un beau jour ca éclate. Alors on se bat, on oublie, on se pardonne et on reprend notre vie.

Mais je crois que c'est la première fois que ca se termine ainsi. Je vais peut être envisager de ne plus me battre si je me fais avoir à chaque fois....je ne trouverai pas toujours une guide sympathique pour sauver mes fesses."

Keilh inspira profondément, se sentant soulagé de la traque qui pesait sur lui. Jetant un oeil au ciel il put constater, à travers le voile de nuage, que la journée n'était pas encore fini.

"Tu as prévu de rentrer chez toi ou tu connais un ou deux endroits sympa ?"

Alisteria lui rendit son sourire. Elle pensait vite et bien, les duels l’avaient formé à penser ainsi. Son compagnon repassa sa cape sur ses épaules. Elle espérait qu’elle n’avait pas trop pris la boue pour ne pas salir ses vêtements. De toute façon elle s’était changée pour cette occasion justement.

« - Haha oui ! Je suis une guide de qualité ! Et en effet ce serait bien que tu ne finisses pas tout cabossé à ton âge c’est sûr. Comment ferais tu pour te trouver une charmante jeune fille à aimer sinon ? »

Elle rit un peu en ajustant sa cape.

« Tu veux rire ? Cette cité regorge de bel endroit ! Les jardins de la reine par exemple mais ce sera trop dure de t’y emmener. Je peux t’amener autre part, il n’est pas tard. Mais tu ne vas pas avoir froid ? Je suppose que non vu que tu as proposé…
Bon on ne va peut être pas s’éloigner de trop de la sortie… Il ne faudrait pas t’épuiser de plus ! hum… Viens. »

Alisteria partie en marchant tranquillement vers l’intérieur de la cité.
Un peu plus tard ils arrivèrent dans un jardin, entouré de colonne et de saule pleureur. Une statue était nichée contre le mur.

« Et voila, si cela ne te plait pas, il y a d’autres endroit moins… Fleuris. »

Par chance il n’y avait personne. L’herbe avait été trempée par la pluie, on ne pouvait plus profiter et s’asseoir. Si on était une personne trop raisonnable néanmoins. Alisteria soupira.

« Hum, as-tu des rêves toi ? »

Keilh avait l'habitude de la nature sauvage, qu'il appréciait beaucoup, mais il devait reconnaître que le jardin était magnifique. Les personnes qui s'en été occupé avaient fait preuve d'un grand talent et cet endroit était un havre de tranquillité dans la capitale humaine.

"Cet endroit est magnifique, et voir des fleurs en cette saison tient du miracle. Il faut être doué pour réaliser tout cela, doué et attentionné."

Le jeune homme s'approcha de la statue et grimpa sur son socle. Faute de pouvoir s'asseoir sur le sol il ne doutait pas qu'un peu de compagnie ferait plaisir à l'individu de pierre. Assit ainsi, il put réfléchir un peu mieux à la question de la jeune noble. On ne la lui avait jamais posé et il ne se l'était pas posé non plus. Les rêves c'étaient bon pour les enfants, on ne vivait pas de ça.

"Hmmmm...je n'ai pas vraiment de rêve non. J'ai envie de vivre avec ma famille le plus longtemps possible. J'aimerai que nous vivions en paix, mais je sais que c'est impossible.

Plus tard je trouverai surement une femme, jolie ou pas, et alors ça sera à moi de la protéger. Elle ne le sait pas encore mais elle est sans doute une partie de mes rêves.

J'aimerai bien avoir un jardin aussi. Il serait plus petit que celui la mais les gens se sentiraient en sécurité et en harmonie à l'intérieur. C'est important de pouvoir se reposer parfois."

Il aimait les choses simples, et profiter de la vie ne demandait jamais de chose compliquées. Cependant il ne put s'empêcher de se demander ce qui pouvait bien passer dans la tête d'une personne aussi fortuné que son guide.

"Et toi ? Je suppose que tu en as un peu plus ?"

Alisteria sourit aux paroles du jeune homme. Ces rêves étaient simples mais beaux. Néanmoins il savait qu’il ne pouvait pas rêver de tout. Il prenait des précautions pour ne pas se bruler les ailes. Ce n’étaient donc pas entièrement des rêves mais des projets. Les rêves restaient parfois irréalisables.

« - Moi ? eh bien… Je rêve d’une grande aventure. N’importe laquelle, tant qu’elle se finit bien. Et je rêve d’un mari qui ne m’empêchera pas de rêver, qui m’aimera pour ce que je suis et non pour ce que je possède. Hum… Je rêve de rétablir la justice ! Et aussi de tuer un dragon ! Et par conséquent d’être une grande combattante. Je rêve de donner l’honneur du à ma famille. Je rêve de visiter le monde entier ! Et surtout je rêve de vivre longtemps pour voir tous mes rêves s’accomplir. »

Elle sourit de nouveau. Elle rêvait de tout en fait. De toutes les meilleures choses. Que ce soit réalisable ou pas, elle irait de l’avant. Elle essaierait d’en réaliser un maximum. Il faut vivre ses rêves et ne pas rêver sa vie.

« Ça fait trop tu crois… ? Après tout… On ne nous empêche pas de rêver. Sinon on sombrerait dans le désespoir je suppose… »

Elle alla s’asseoir sur le socle elle aussi, en sautant au-dessus de l’eau, se faisant une petite place et ne gênant pas son compagnon.
Alisteria regardait les fleurs. En cette saison elles devaient tenir par la magie ou n’étaient que des illusions. Mais elle ne préférait pas y penser, autant restait impressioné.

« Tu ne voudrais pas plus que ça voir le monde et rencontrer des gens ? Les autres races ? »

Keilh regardait son interlocutrice avec des yeux grands ouvert. Il les avait écarquillé au fur et à mesure qu'elle parlait, de plus en plus étonné par ses réponses, pour finir par s'en faire mal aux sourcils. Il cligna donc et se les frotta légèrement et secouant la tête. Puis il émit un léger sifflement d'admiration.

"Et bien ca fait beaucoup de rêve pour une seule personne. Je suppose que certains sont moins compliqués que d'autres .... à ce que j'en sais rien ne peut blesser un dragon .... et ceux qui si risquent ne vivent surement pas aussi longtemps qu'ils le voudraient."

Il passa une main dans ses cheveux et sourit à sa guide. Il ne voulait pas la démoraliser, il était simplement impressionné.

"Mon père m'a toujours apprit que le meilleurs moyen de réaliser ses rêves c'était d'avoir des rêves simples. On ne peut pas passer sa vie à rêver je suppose.

J'aimerai bien voir les plantes qui vivent, et aussi les fées intelligentes.

Mais voyager c'est dangereux et ca demande beaucoup d'argent. En plus si je voyageai je devrais abandonner ma famille et sans moi ils auraient du mal à se débrouiller je suppose. Ce n'est pas si évident de voyager quand on a des responsabilités."

Il laissa échapper un soupire, comme à l'idée de passer le reste de sa vie dans un champ. Néanmoins il retrouva vite son sourire et haussa les épaules.

"Je suppose que toi tu pourras voyager beaucoup plus. Ta famille peut vivre sans toi et en plus ca sera surement une obligation de bouger. Tu combattras peut être les Charr ... je ne te le souhaite pas ils ont l'air encore plus violent que les centaures."

"- On trouvera bien d'ici là de quoi tuer un dragon ! Il me reste encore beaucoup de chose à faire avant. Imagine que les dragons soient réellement imbattable ? cela veut dire que nous sommes tous perdus ! Pour le coup je n'y crois pas.
Ils s'appellent les Sylvaris et les Asuras hein...
Je suis sure qu'un jour tu pourras quand même voyager. Ce serait trop bête de passer sa vie ici et de ne rien avoir vu du monde entier !
Hum... Oui je devrais bouger même quand je ne voudrais pas. On a vraiment des vies différentes, et on ne peut rien y faire..."

Alisteria bouda un instant. Encore une fois la différence entre les classes chez les humains étaient énormes. Elle avait appris que chez les autres races, rien n'y ressemblait. Bien que le talent soit un critère d'évaluation.
Que fallait-il faire pour régler ses problèmes ? Etaient-ils néanmoins solutionnables ? Il faudra vite qu'elle apprenne le plus de chose possible pour réfléchir à ces problèmes.

"Les Charrs... Oui ils font un peu peur. Enfin je n'ai pas peur ! Mais... il vaut mieux pas en rencontrer plusieurs à la fois. De toute façon je ne serais pas seule si je vais de leur côté. J'aurai avec moi plusieurs alliés, des camarades, des soldats ou même des aventuriers. Mais je prends note, si j'en vois je penserai à toi !"
Alisteria rit doucement.
Il commençait à faire sombre dans la capitale, à cause des murailles et de tous les batîments.

"Dis moi, tu n'as pas froid ?"

Keilh regarda la petite noble et eut un fin sourire en l'imaginant en compagnie d'un tas d'individus louches et sans scrupules. Dire que la plupart des paysannes voulaient être princesse et que les princesses voulaient être guerrières....il espérait que les guerrières ne voulaient pas être paysannes. Autour des deux jeunes la nuit commençait à tomber et il la remarque de son interlocutrice le lui rappela. Sautant d'un coup en bas du socle il secoua la tête.

"Non je n'ai pas vraiment froid mais je suis très humide j'ai connu plus confortable. Par contre la nuit commence à tomber et j'ai du chemin avant de rentrer chez moi. Mes parents vont finir par s'inquiéter je crois...."

Il passa un nouveau une main dans ses cheveux, méditant quelques instants.

"Merci pour la visite c'était sympa. J'aimerai bien avoir une sœur qui se bat comme toi...mais elle préfère tenir des comptes."

Rajustant ses vêtements il lui adressa un léger sourire.

"Si tu as des problèmes un jour dans la vallée de la reine passe essaye de me trouver au village. Je paye toujours mes dettes."

Il esquissa ensuite une bien piètre révérence puis disparu en courant. Il appréciait autant les adieux que les bastonnades et il aurait sans doute droit aux deux ce soir.

Ce n'est qu'en arrivant chez lui, bien plus tard, qu'il regretta d'avoir oublié de demander son prénom à son étrange guide.

« - hum oui, il ne faudrait pas que tu les inquiète. Sinon en plus de t’être fait frapper aujourd’hui, tu risques de te faire passer un savon par tes parents… Et ce n’est pas ce qui fait le plus plaisir.
Hey merci ! Ta sœur a surement ses propres raisons. Elle doit avoir autre chose en tête. »

Regardant son compagnon se lever, Alisteria fit de même.

« Je n’hésiterai pas à te demander de l’aide ! Mais, sauf ton respect je n’en aurai pas besoin ! Un jour peut-être je viendrai juste te rendre visite. Pour voir si tu te fais encore frapper ou pas. »

La jeune noble rit. Le garçon sourit avant de faire une révérence et de partir en courant tandis que Alisteria faisait la sienne.

« Hey attends ! »

Mais il était déjà trop loin. Il ne l’avait pas entendu, sinon il se serait retourné. Comment pourrait-elle aller lui rendre visite si elle ne connaissait pas son prénom ? Et puis elle aurait aimé lui faire un cadeau : sa cape. Pour rentrer elle n’en aurait pas eu besoin, il aurait suffi de courir pour ne pas avoir froid. Sa mère l’aurait disputé mais, des capes elle pouvait s’en acheter des centaines ! Et lui comme ça il en aurait une. Il pouvait la cacher pour éviter que son entourage soit jaloux, ou croient qu’il l’a volé. Enfin…
Ce qui est fait, est fait. Il était parti. Peut-être qu’un jour leur chemin se croiseront à nouveau.
Elle partit, en marchant rapidement, en direction de sa maisonnée.